Être femme dirigeante, entrepreneuse ou/et manageure nécessite une grande palette de
talents pour être soi-même « femme » tout en étant capable de trancher, de convaincre,
d’innover… car plus le poste est exposé plus la tâche est périlleuse !
2 difficultés majeures guettent les femmes qui souhaitent gagner en puissance et
leadership dans les organisations :
La première est l’Invisibilité. Donnons l’exemple du comité de direction constitué
majoritairement d’hommes. Si une seule femme en fait partie, sa parole est souvent
inaudible, reprise par … un homme à son profit, en toute inconscience. Certaines femmes
me disent « je parle fort et pourtant j’ai l’impression de ne pas être entendue ! » Eh oui, des
siècles de pouvoir féminin maintenu exclusivement dans l’espace privé, ont imprégné nos
perceptions encore aujourd’hui. La parole de la femme dans la cité reste facilement
discréditée.
Le deuxième écueil est la solitude : arrivée au sommet, la solitude que vit la femme
dirigeante est plus marquée que celle de homme au même niveau de responsabilité. Moins
nombreuses, ayant encore peu l’habitude de se soutenir entre femmes, la dirigeante se doit
d’adopter les codes masculins et en même temps préserver et affirmer ses qualités et sa
singularité de femme. Certaines y ont renoncé et deviennent des femmes de pouvoir parfois
plus agressives et tranchantes que leurs homologues masculins.
Pour danser avec bonheur dans ces polarités masculine et féminine, pour mieux se sentir
légitime et grandir en puissance personnelle, la femme dirigeante se doit de trouver dans
son environnement , un espace de parole, de soutien, d’authenticité où elle se sent
reconnue pour ce qu’elle est.
Cet espace est celui de la sororité ! que veut dire ce terme? comment peut-on vivre la
sororité ?
Ce terme signifie fraternité au féminin, utilisé par les congrégations religieuses pendant le
moyen-âge. Exhumé dans les universités américaines, les jeunes étudiantes encore rares au
début de XXème siècle, se saisissent de ce terme, pour créer leurs propres confréries, ne
pouvant accéder à celles dédiées aux étudiants. Citons en exemple La sororité Gamma Phi
Bêta, fondée en 1874 à l’Université de Syracuse, une des plus ancienne… ce terme fera son
chemin notamment pendant les années 70 puis va être de plus en plus employé dans les
réseaux de femmes et cercles de femmes depuis une vingtaine d’années…
Il est cependant utile de rappeler que de tout temps et de toute origine les femmes ont
toujours éprouvé le besoin de se rassembler entre elles et donc vivre leur sororité d’être en
cercle, symbole de l’égalité où toute hiérarchie sociale, culturelle est abolie.
Chaque personne a sa place, unique et fait partie intégrante du cercle.
Pourquoi aujourd’hui rejoindre un cercle de femmes ?
Tout d’abord pour briser les 2 difficultés citées « invisibilité et solitude ». Au sein du cercle
de femmes, chacune trouve sa place, affirme sa légitimité. Elle est vue dans toute sa richesse
et vulnérabilité. Reconnue comme un être à part entière, elle est visible et est pleinement
accueillie dans son unicité. Faire cette expérience, prendre confiance dans ce lien qui se tisse
progressivement, muscle l’affirmation personnelle, renforce l’estime de soi dans la chaleur
d’une compréhension sensible, d’une écoute ouverte et généreuse des sœurs.
Le partage et le retour d’expériences sont riches d’enseignements et permettent de sortir de
la solitude intérieure et de se dire, que d’autres femmes, comme soi, en sont passées par là.
Les bénéfices sont multiples et résonnent différemment pour chaque femme au sein du
cercle.
A l’heure où la compétition, la jalousie et l’individualisme occupent encore le terrain
notamment dans l’entreprise où les jeux de pouvoirs et l’exigence de performance,
demandent à chacune de trouver des ressources , le cercle apporte un espace de douceur,
de détente et de joie. S’Il n’y avait que ce bénéfice ce serait déjà bien suffisant…
Plus globalement, les bénéfices du cercle sont de rassembler pour créer du lien entre toutes
dans un climat bienveillant, de participer à la ronde et entrer dans la danse. Espace de
célébration de la femme, où chacune peut se sentir libre de dire son histoire et accueillir
celles de ses sœurs.
Pour conclure
Le cercle, lieu intimiste où respect et confidentialité riment avec sororité, permet à chacune
de prendre appui et recevoir du soutien. Le féminin peut alors émerger tranquillement en
construisant une alliance féconde et apaisée avec le masculin.
Aujourd’hui ce lien profond dans notre complémentarité nous rend, femmes, plus présentes
au monde, mieux armées pour participer en pleine lumière à l’évolution en marche
d’organisations que nous souhaitons plus collaboratives, bienveillantes, soucieuses du
bien-être des acteurs.rices qui les composent.
Plus fortes, vivantes et pleines d’une féminité douce, puissante, la femme s’accueille enfin
dans une danse joyeuse où son rayonnement inspire et aspire…